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Chroniques électroniques et robotiques

Les robots ne remplaceront jamais les enseignants mais peuvent stimuler l'éducation des enfants

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Les robots peuvent jouer un rôle important dans l'éducation des jeunes mais ne remplaceront jamais complètement les enseignants, suggère une nouvelle étude.

Dans Science Robotics, les scientifiques expliquent que les robots sociaux se révèlent efficaces dans l'enseignement de certaines matières aussi restreintes que le vocabulaire ou les nombres premiers.
Mais les limitations techniques actuelles - en particulier en ce qui concerne la reconnaissance de la parole et la capacité d'interaction sociale - signifient que leur rôle sera essentiellement limité à celui d'assistants ou de tuteurs, du moins dans un avenir proche.

L'étude était dirigée par le professeur de robotique Tony Belpaeme, de l'Université de Plymouth et de l'Université de Gand, qui travaille dans le domaine de la robotique sociale depuis environ deux décennies.
Il a dit :

Ces dernières années, les scientifiques ont commencé à construire des robots pour la salle de classe - pas les kits de robots utilisés pour apprendre la technologie et les mathématiques, mais des robots sociaux capables d'enseigner.

En effet, les pressions exercées sur les budgets d'enseignement et la nécessité d'un enseignement plus personnalisé ont conduit à rechercher des solutions technologiques.
Au sens le plus large, les robots sociaux ont le potentiel de faire partie de l'infrastructure éducative, tout comme le papier, les tableaux blancs et les tablettes informatiques.
Les robots peuvent libérer un temps précieux pour les enseignants, ce qui leur permet de se concentrer sur ce que les gens font encore le mieux :
offrir une expérience éducative complète, empathique et enrichissante.

L'étude actuelle, réalisée en collaboration avec des universitaires de l'Université de Yale et de l'Université de Tsukuba, a permis de passer en revue plus de 100 articles publiés, qui ont montré que les robots étaient efficaces pour augmenter les résultats, principalement en raison de leur présence physique.

Cependant, le professeur Tony Belpaeme a également exploré en détail certaines des contraintes techniques soulignant que la reconnaissance vocale, par exemple, n'est toujours pas suffisamment robuste pour permettre au robot de comprendre les énoncés prononcés par de jeunes enfants.

Il ajoute que l'inclusion de robots sociaux dans les programmes scolaires poserait d'importants problèmes logistiques et pourrait en réalité comporter des risques, certains enfants étant considérés comme trop dépendants de l'aide offerte par les robots plutôt que de simplement les utiliser lorsqu'ils sont en difficulté.

Dans leur conclusion, les auteurs ajoutent :

Outre les considérations pratiques liées à l'introduction de robots dans l'éducation, il existe également des problèmes éthiques. Jusqu'où voulons-nous que l'éducation de nos enfants soit déléguée à des machines ?
Dans l'ensemble, les apprenants sont satisfaits de leurs expériences, mais les parents et le personnel enseignant adoptent une attitude plus prudente.

Malgré cela, les robots sont très prometteurs pour enseigner des sujets restreints dont les résultats correspondent presque à ceux du tutorat humain.
Ainsi, bien que l'utilisation de robots dans des environnements éducatifs soit limitée par des défis techniques et logistiques pour le moment, il est très probable que les salles de classe du futur comporteront des robots qui assisteront un enseignant humain.